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Eclairage industriel : éviter les solutions simplistes et miser sur la qualité

22 Février 2013 , Rédigé par Henri Coulloumme-Labarthe

En industrie, l'éclairage est généralement considéré comme quantité négligeable dans les coûts énergétiques, bien que les industriels méconnaissent bien souvent son poids réel dans la consommation, par absence de dispositif de comptage et manque d'expertise technique pour mener ou diligenter des audits de qualité professionnelle.

Aussi, les initiatives sur l'éclairage sont elles généralement laissées à la discrétion des services entretien ou maintenance, auxquels il est principalement demandé de trouver des solutions pour espacer les changements de lampes jugés trop contraignants, ce avec des moyens budgétaires toujours plus limités.

Les tubes à LED, une solution à haut risque

Les distributeurs actuels de solutions de tubes à LED l'ont bien compris qui écument littéralement les usines depuis quelques mois, avec des arguments "massue" : une durée de vie minimale de 50 000 heures et une garantie de 5 ans (les deux ne correspondant d'ailleurs pas, la période de garantie étant toujours très inférieure à la durée de vie annoncée).

Virtuoses du tableur, plutôt que réels experts techniques, ces vendeurs souvent peu scrupuleux résument leur argumentation à une rentabilité soi-disant extrêmement rapide de leurs articles, la qualité d'éclairage passant au second plan. Quelques échantillons prêtés et testés suffisent souvent pour emporter l'adhésion tant la comparaison à des installations d'origine encrassées, mal entretenues et ayant généralement perdu plus de la moitié de leur luminosité initiale est facile et flatteuse.

Il convient de ne surtout pas oublier le manque de recul sur la durabilité de ces matériels, censés fonctionner au moins 10 ans alors que les premiers produits commercialisés datent d'il y a 3 à 4 ans seulement.

De fait, après ces quelques années d'expérience de déploiement, le bilan des tubes à LED est plus que mitigé, bien que leur efficacité lumineuse ait sensiblement progressé depuis l'origine, en rapport avec l'évolution technologique des LED.

Ainsi, de nombreuses installations connaissent des défectuosités dès la première année de mise en service, avec des taux de panne atteignant couramment 10 à 15% des quantités installées, soit plus qu'avec un éclairage traditionnel fluorescent. Ici, c'est le cas d'un groupe agro-alimentaire qui a suspendu le déploiement en cours dans ses usines, là celui d'un exploitant d'aéroport où les installations fonctionnent 24 heures sur 24 et où la qualité doit être irréprochable.

D'autre part, la luminosité initiale baisse sensiblement, sous la conjugaison de l'encrassement, qui affecte ces matériels comme tout autre appareil d'éclairage, et des variations de température souvent importantes en milieu industriel.

Cette situation n'a rien d'étonnant si l'on considère la difficile conjugaison des paramètres nécessaires au bon fonctionnement de cette solution :

- les appareils d'origine servant de supports doivent être récents et en bon état de fonctionnement (douilles, filerie, supports, auxiliaires électriques) ; dans le cas contraire, la pose de tubes à LED n'élimine pas les coûts additionnels généralement non budgétés, liés aux réparations qui s'ensuivent inexorablement.

- la température interne des tubes à LED doit rester modérée sous peine d'échauffements préjudiciables à la longévité du matériel ; on oublie trop souvent que les LED craignent hautement la chaleur, celle émise ici par des centaines de LED individuelles doit être dissipée ce qui n'est pas aisé à des hauteurs d'installation où la chaleur ambiante est elle-même déjà souvent importante.

En terme de qualité intrinsèque du produit, l'on comprend aisément que le principe de reproduction à l'identique de la forme et des dimensions d'un tube fluo traditionnel est antinomique avec l'optimisation des paramètres optiques, électroniques et thermiques des LED, celles-ci se retrouvant très "à l'étroit" dans cette enveloppe imposée.

La fragilité de cette technologie laisse malheureusement augurer de nombreux imbroglios juridiques dans l'avenir, compte tenu de l'insuffisance des garanties (la main d'oeuvre de remplacement n'est généralement pas inclue dans les clauses contractuelles), de la limite de responsabilité du fournisseur liée à l'état du luminaire d'origine et surtout de la fragmentation extrême de l'offre avec de nouveaux entrants souvent simples importateurs de produits fabriqués pour l'essentiel en Chine, où les standards de qualité sont pour les LED notoirement inférieurs à ceux des pays occidentaux et des autres pays asiatiques. Et ce n'est pas le développement actuel de formules de financement complexes comme la location longue durée qui vont contribuer à faciliter le règlement des litiges.

Les solutions intégrées LED existent, qui apportent un réel "plus" qualitatif

Si la solution de tubes à LED n'est pas la panacée, il est cependant évident que la LED présente un intérêt réel pour l'industrie, à la condition d'exploiter les avantages exclusifs qu'induit cette technologie par rapport à l'éclairage traditionnel :

- la qualité de rendu et la multiplicité des combinaisons de couleur blanche possibles, propres à améliorer l'ambiance de travail et la productivité notamment la nuit où les employés sont le plus sensibles à la fatigue liée un éclairage artificiel peu qualitatif.

- la facilité d'abaissement ou d'augmentation de l'intensité lumineuse qui permet de générer des économies additionnelles sur l'usage, en utilisant les apports gratuits de lumière naturelle ou en tirant partie des absences prolongées de personnel dans les zones logistiques par exemple.

De plus, des solutions LED permettent désormais d'éclairer à des grandes hauteurs, contrairement aux tubes LED dont la puissance lumineuse reste limitée, tout en limitant le nombre de points lumineux.

La société BEST en a récemment fait la démonstration en éclairant son nouveau bâtiment de production de Dijon, le premier en France 100% LED, à des hauteurs allant jusqu'à 10 m. L'ensemble des LED sont pilotées par gradateur, y compris les bureaux et les circulations associé à un dispositif de gestion qui permet de comptabiliser les économies réalisées.

Les solutions intégrées LED existent donc, et peuvent être considérées comme rentables en tenant compte de l'amélioration qualitative obtenue, de la hausse importante des coûts d'électricité à venir en France pour les industriels et enfin des réelles garanties dans la durée que procure un système d'éclairage 100% neuf, et non simplement adapté.

Et si encore celles-ci ne rentrent pas dans tous les budgets, les industriels ne doivent pas oublier qu'ils peuvent toujours avoir recours à des solutions "traditionnelles" éprouvées dans la durée, comme les appareils fluorescents T5 à ballasts électroniques et optiques haut rendement. Les dernières générations T5 présentent d'ailleurs, on le sait peu, des options de garanties équivalentes en durée à celles des tubes à LED, pour un coût d'achat nettement moindre.

C'est la voie qu'a choisi un  industriel centenaire, la société CLAL MSX à Méru (60) qui rénove depuis plusieurs années ses installations d'éclairage dans le triple objectif d'améliorer le confort visuel et la productivité de ses équipes, d'anticiper la réglementation interdisant la commercialisation des lampes à vapeur de mercure, et de réaliser des économies durables.

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